À l’occasion de la sortie de “Girl” ce mercredi en salles, retour sur le parcours de Victor Polster, jeune danseur belge qui fait ici ses premiers pas remarqués devant la caméra.
1. Victor Polster
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© Giancarlo Gorassini / BestImage
Sensation du dernier Festival de Cannes dont il est reparti avec trois prix (la Caméra d’or, le Prix d’interprétation Un Certain Regard et la Queer Palm), Girl révèle non seulement un jeune cinéaste prometteur, Lukas Dhont, mais aussi un acteur débutant et tout aussi talentueux, Victor Polster.
Né à Bruxelles en 2002, ce dernier suit des cours de théâtre dès son plus jeune âge puis poursuit un cursus de danseur professionnel en s’inscrivant à l’École Royale de Ballet d’Anvers. C’est en participant au clip du groupe de rock belge Vegas qu’il se fait remarquer : il est sollicité pour apparaître aussi bien dans des productions de Ballet Vlaanderen que dans un shooting pour Dior.
Alors qu’il ne se destinait pas à la comédie, il décroche pourtant à l’âge de 14 ans le rôle principal de Girl, un drame belge relatant le parcours d’une adolescente, Lara, née Victor, qui poursuit deux rêves : celui de devenir danseuse étoile et celui de se faire opérer afin d’avoir le corps biologique d’une femme. Lukas Dhont a auditionné près de 500 personnes, aussi bien des garçons cisgenres (personne dont le genre ressenti correspond à celui attribué à la naissance, ndlr) que des filles transgenres, avant de rencontrer Polster. De son côté, le jeune homme s’était rendu au casting dans l’espoir de faire partie des camarades de l’école de danse de Lara. Il tenait aussi à rencontrer le chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui : “J’ai tout de suite vu que c’était une personne très forte, sûre de ce qu’elle voulait plus tard et prête à tout pour y arriver. J’avais envie de représenter ce personnage qui est pour moi une héroïne. Je sais que c’est très compliqué de trouver le courage de faire ce choix, qui n’est même plus un choix mais qui devient une nécessité” (propos recueillis par AlloCiné lors du festival de Cannes 2018).
Girl : rencontre avec l’équipe du film qui a fait sensation à Cannes
À l’instar de son personnage qui doit acquérir le même niveau de danse que ses homologues féminines, Victor Polster a dû apprendre en seulement trois mois à danser sur les pointes. Cet exercice, réservé aux filles dans la danse classique, représentait un véritable défi : “C’était assez dangereux, car je ne l’avais jamais fait et trois mois d’entraînement ne suffisent pas à former les muscles à cette discipline. Ça crée des problèmes de stabilité, je pouvais tomber, me blesser. Mais, en même temps, c’était une expérience assez forte de passer de l’autre côté” (interview accordée aux Inrockuptibles, n°1192). Il a également travaillé avec un orthophoniste pour placer sa voix dans les aigus.
Son incarnation d’une grande justesse de Lara, à la fois introvertie et déterminée, lui vaut de nombreux éloges et le Prix d’interprétation Un Certain Regard au Festival de Cannes 2018. Pourtant, Victor Polster garde les pieds sur terre et compte se consacrer pour le moment à sa première passion, la danse : “J’ai eu d’autres propositions du côté du cinéma, oui, mais pas de choses qui m’intéressent suffisamment pour interrompre mes études pendant deux mois pour le tournage. C’est pour ça que je ne cherche pas de rôles pour l’instant. Mais dans le futur, oui, j’aimerais beaucoup revivre ce genre d’expérience” (propos recueillis par Ève Beauvallet pour Libération).
Girl Bande-annonce VF
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