Des médecins du CHU de Toulouse ont réussi à traiter un patient atteint d’un carcinome basocellulaire, forme de cancer de la peau la plus fréquente, d’une toute nouvelle façon. Avec des suites opératoires favorables.
Sommaire
- De la peau-sous-mentonnière pour reconstruire le nez
- Le défi de la revascularisation
- Des résultats encourageants
Une révolution dans le traitement du
cancer de la peau. Dans un communiqué publié lundi 7 octobre, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Toulouse est fier d’annoncer que deux de ses médecins ont réussi à effectuer une intervention chirurgicale inédite ayant permis de reconstruire le nez d’un patient atteint d’un
carcinome basocellulaire, le type de cancer de la peau le plus fréquent.De la peau-sous-mentonnière pour reconstruire le nezLe docteur Guillaume de Bonnecaze et le professeur Benoît Chaput se sont penchés sur le cas d’un homme qui présentait 5 tumeurs localisées sur son nez. Le traitement chirurgical privilégié habituellement consiste à les extraire, puis à prélever, sans la détacher, de la peau au niveau du front pour reconstruire le nez. Problème : le patient avait également des tumeurs sur le front, ce qui rendait le geste irréalisable.Les médecins ont donc décidé de prélever de la peau sous-mentonnière. Une zone qui a la particularité d’être “plus distendue, plus épaisse, et donc de meilleure qualité, précise le communiqué. Après tracé des traits de découpe, la peau est relevée, passée au-dessus du menton et des lèvres pour recouvrir le nez.” Le défi de la revascularisationContrairement au lambeau frontal qui “reste vascularisé par le vaisseau frontal auquel il est rattaché”, la peau sous-mentonnière, une fois posée sur le nez, nécessite une revascularisation, c’est-à-dire le rétablissement de la circulation sanguine. Pour ce faire, les chirurgiens ont “détourné deux artérioles, toujours ‘branchées’ à leurs artères nourricières, qui ont été mises à nu, puis relevées vers le nez, chacune sous un pont cutané, le long des sillons nasogéniens”. Les deux ponts cutanés ont été retirés trois semaines après que la vascularisation est redevenue autonome.Des résultats encourageantsNon seulement la technique est révolutionnaire, mais en plus elle ne présenterait pas plus de risques : un an après l’intervention, les résultats sont jugés “positifs”. “Le patient se porte bien, respire normalement et n’a aucune cicatrice sur le nez”, affirme l’hôpital. Des études scientifiques devront néanmoins être réalisées en vue de confirmer l’intérêt de cette nouvelle technique et de la comparer à la technique traditionnelle du lambeau frontal. En attendant, cette innovation chirurgicale a fait l’objet d’une publication à retrouver dans la revue internationale
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