Pourquoi les personnes obèses continuent-elles à avoir une prise alimentaire trop importante malgré leurs efforts pour se limiter? Des chercheurs de l’Inserm viennent de mettre à jour la cause de cette “hyperphagie“: elle serait due à des anticorps particuliers existant chez personnes souffrant d’obésité.

Les personnes souffrant d'obésité peuvent posséder des anticorps qui prolongent l'action de l'hormone de la faim.

“Normalement, une régulation fine du poids et de la prise alimentaire est cordonnée à une zone spécialisée du cerveau (hypothalamus). Elle permet d’adapter la prise alimentaire en fonction des réserves et des besoins.“ Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont cherché à savoir pourquoi, “chez beaucoup de

malades obèses, ce mécanisme est défectueux“. En d’autres termes, “pourquoi ils continuent, malgré leurs efforts, à avoir une prise alimentaire trop importante, contribuant à maintenir un poids élevé, ou même à l’augmenter encore“. Fait d’autant plus étrange, ces personnes possèdent un taux normal, voire bas, “d’hormone de la faim appelée ghréline, produite par l’estomac et agissant sur l’hypothalamus“.Une équipe de recherche mixte (Inserm/Université de Rouen), en collaboration avec une équipe de l’université de Kagoshima au Japon, vient de lever le voile sur ce mystère appelé “hyperphagie paradoxale“. Ils ont mis à jour la présence “d’anticorps particuliers, ou immunoglobulines, qui reconnaissent la ghréline et modulent l’appétit“. “En se liant à la ghréline, les immunoglobulines protègent l’hormone de la faim de sa destruction rapide dans la circulation. La ghréline peut alors agir plus longuement sur le cerveau et stimuler l’appétit“, soulignent les scientifiques.Les problèmes de satiété enfin expliqués“Les immunoglobulines ont des propriétés différentes chez les patients obèses“, explique Sergueï Fetissov, chercheur au sein de l’unité Inserm de Rouen et principal auteur de l’étude. “Elles ont une  attirance plus forte pour la ghréline que celle observée chez des sujets de poids normal ou chez des patients anorexiques. C’est cette différence en affinité qui permet aux immunoglobulines de transporter plus de ghréline vers le cerveau et renforcer son action stimulante sur la prise alimentaire“, poursuit-il.Les résultats de ces études menées sur des rongeurs pourraient également être utilisés pour expliquer le “phénomène inverse, la perte d’appétit, observée par exemple dans le cas de situations d’

anorexie“, conclut Pierre Déchelotte, qui a dirigé l’étude.Violaine Badie
Sources :
1- Communiqué de l’Inserm : “Obésité : un nouveau mécanimse d’augmentation de l’appétit découvert“, 24 octobre 2013
2- Kuniko Takagi, Romain Legrand, Akihiro Asakawa, Haruka Amitani, Marie François, Naouel Tennoune, Moïse Coëffier, Sophie Claeyssens, Jean-Claude do Rego, Pierre Déchelotte, Akio Inui , Sergueï O. Fetissov : “Anti-ghrelin immunoglobulins modulate ghrelin stability and its orexigenic effect in obese mice and humans“, étude publiée dans la revue Nature communications le 25 october 2013 (

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