A l’instar des

cancers du sein et de la

prostate, les cancers de la thyroïde de bas grade sont sur-diagnostiqués et, par conséquent, sur-traités, affirment les auteurs d’une étude menée publiée dans le British Medical Journal.

Sur-diagnostic et sur-traitement des cancers de la thyroïde.

En 30 ans, le nombre  de thyroïdectomies a triplé aux États-Unis, passant de 3,6 pour 100 000 habitants en 1973 à 11,6 pour 100 000 en 2009. En France, on estime à environ 4 000 le nombre annuel de nouveaux cas de cancers thyroïdiens, une incidence qui s’accroît de 2 à 6 % par an.Cette forte évolution s’explique par une amélioration des techniques de détection des anomalies. “Les techniques d’imagerie de haute technologie telles que les ultrasons, le scanner et l’IRM permet de détecter de très petits nodules thyroïdiens, dont beaucoup se révèlent être des cancers thyroïdiens papillaires d’évolution lente, explique Juan Pablo Brito. Ceci expose les patients à des traitements inutiles et dangereux, incohérents avec leur pronostic“.La résection de tout ou partie de la glande thyroïde est une intervention coûteuse qui engendre des risques de

complications tels qu’un abaissement des concentrations en calcium et des lésions du nerf récurrent, engendrant des problèmes de voix.En effet, outre le risque opératoire inhérent à toute chirurgie, l’ablation de la thyroïde est très délicate en raison de la présence du nerf récurrent situé juste derrière les glandes. Or, il n’est pas rare que ce nerf soit lésé au décours d’une thyroïdectomie, avec des conséquences sur la voix du patient. Par ailleurs, l’intervention implique, par la suite, la prise de

thyroxine (ou T4) pour pallier l’absence de sécrétion de cette hormone, et, très souvent, la prise d’iode 131 pour s’assurer que des restes de tissus thyroïdiens cancéreux n’ont pas migré ailleurs dans le corps.Pour le Dr Brito, “l’incertitude sur les bénéfices et risques d’une intervention immédiate des cancers papillaires de la thyroïde de bas grade devrait inciter les médecins à discuter avec leurs patients de la décision thérapeutique à prendre pour s’assurer que le traitement est cohérent avec l’état de la recherche et les attentes du patient“.Pour dédramatiser le diagnostic de ce type de cancer, dont le pronostic est finalement très bon (99 % de chances de survie à 20 ans), le chercheur propose d’utiliser un nouveau terme tel que “Lésions micropapillaires d’évolution indolente (microPLIC)“. Cela permettrait aux patients de choisir entre une surveillance active, généralement suffisance pour ces cancers, et une intervention immédiate assez agressive.  Amélie Pelletier
Sources
– “Thyroid cancer: zealous imaging has increased detection and treatment of low risk tumours“ – BMJ, 27 août 2013 (

étude en ligne).
– “Mayo Clinic: High-Tech Imaging Contributing To Overdiagnosis Of Low-Risk Thyroid Cancers“ – Communiqué de la Mayo Clinic du Minnesota (

accessible en ligne).

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